Projet avec Frédérique Jonnard
Artisane terre crue

En tant qu’artisane, j’exerce un métier où la partie visible n’est qu’une toute petite parcelle du travail et où le corps est bien plus engagé que la parole. 

 

En effet, la rencontre avec un commanditaire, le processus d’expérimentation puis de réalisation du chantier jusqu’à la livraison, la transmission qui s’opère dans les équipes de compagnons à l’oeuvre, le savoir-faire manuel… tout cela qui concoure à l’ouvrage fini et qui est pour nous le coeur de notre métier, Moïse est venu le mettre en lumière à plusieurs reprises. 

 

Véritable rencontre, il questionne et creuse avec nous la question de nos liens, de la confiance et de la connaissance qui nous permet d’avancer sur les projets, de nos limites qui nous poussent à évoluer.

 

Moïse passe derrière le miroir des réalisations finies pour montrer l’univers intangible qui les rend possibles. 

A travers l’outil vidéo, il se place en témoin de chacun de nos gestes et recueille nos sentiments, nos impressions. Il est présent à nos côtés quelque soit le contexte et s’immerge avec tout le savoir-faire qui est le sien. 

 

Le montage, très organique, permet de mettre en résonance l’essentiel d’une pensée et d’une pratique et de rendre hommage à ses acteurs. En quelques minutes, la complexité d’un métier devient palpable et transmissible. 

 

La collaboration avec Moïse a été pour moi un enrichissement important. J’ai changé de regard sur ma propre activité, j’ai appris à en expliquer le sens et ai pu l’ouvrir et la partager avec bien plus de personnes qu’auparavant. 

J’invite mes clients et collaborateurs à visionner les films dans le but d’expliquer sensiblement mon travail et aussi d’illustrer ce qu’il y a derrière un devis, un planning, une méthodologie. 

 

Souvent ils sont surpris d’y découvrir des aspects du chantier qu’ils ne soupçonnaient pas et les enjeux entrepreneuriaux qui y sont liés, l’histoire des personnes, leur culture et leur expérience… L’ouvrage a exécuter n’est plus tant un produit à vendre mais un moment à partager qui demande des ressources de part et d’autre. 

 

J’aime aussi le fait que le chantier y apparaisse comme un moment de transformation avec ses joies, ses déconvenues, ses efforts et ses dépassements. Les rapports avec les clients deviennent alors moins arides et plus humains. On peut parler de bien-être au travail et le chantier peut devenir un lieu de convivialité et de création.